En ce début de siècle, on assiste à l’effondrement d’un monde solide et stable, et l’apparition d’un monde liquide, fluide et aléatoire. Dès lors, le surf envisagé comme processus, prend aujourd’hui toute sa pertinence dans les différents champs des savoirs. Le langage surf s’est infiltré dans le champ de la philosophie, de la sociologie, de l’économie…comme dans les nouvelles technologies de l’information pour exprimer l’émergence de nouvelles sociétés liquides.
Le surf symbole de l’émergence des sociétés liquides. Surfer de nouvelles vagues suppose de saisir la dynamique de l’environnement. Dans la mesure où chaque vague est unique et différente, il est essentiel de repérer les dangers, les similitudes, les correspondances, les régularités. Surfer consiste à se laisser envahir par l’environnement et s’imprégner de ses humeurs. Apprendre à lire exige de décrypter l’océan, de comprendre son vocabulaire et son langage, de percevoir les signes annonciateurs d’un temps nouveau. A chaque fois un processus similaire s’engage. Identifier les caractéristiques, repérer les constantes dans le chaos, évaluer les variations, saisir la dynamique afin d’écrire une partition. L’enjeu est alors moins de maîtriser le vocabulaire technique que de comprendre la dynamique des processus en jeu.
Le surf a débordé l’espace de la plage pour inonder un monde devenu liquide. Le terme surf, souvent utilisé comme métaphore pour illustrer une idée, une sensation, a aujourd’hui pénétré tous les discours. Ainsi, chacun surfe aussi bien sur la vague de la politique que sur la toile. Rapidité des déplacements, communication instantanées, métamorphose permanente des systèmes et des organisations, autant d’éléments qui annoncent l’émergence d’une nouvelle société́ liquide mondialisée où se redéfinissent les relations aux amis, à la famille, au travail. Chacun est ainsi contraint de changer sa vision et perception du monde, abandonner le point fixe, la droite comme références absolues pour envisager le monde sous le prisme de la différence, de l’aléatoire et de l’incertitude. Ces mutations inquiètent nos sociétés plus enclines à affirmer des vérités validées par des experts de tous ordres que de porter un regard critique de bon sens en essayant de comprendre la dynamique des processus en jeu.
Nos institutions, nos organisations et leurs dirigeants seront rapidement amenés à intégrer ces mutations pour répondre aux enjeux de ce monde nouveau et aux attentes de la jeunesse. Ceux qui n’engageraient pas une telle démarche seront condamnés à rester accrochés, agglutinés sur leur îlot de certitude, en attendant, spectateur impuissant, la montée des eaux. Aujourd’hui, l’impératif n’est plus seulement de savoir marcher, mais d’être capable de surfer sur l’incertitude du monde.
Le détour sur l’origine du surf permet de saisir que le surf est d’abord un mode d’appréhension du monde, un art de vivre en relation avec son environnement. L’océan est brouillon aléatoire, impossible de définir un point fixe pour tracer l’horizontale, la verticale, et dessiner des petits carrés où chacun est supposé́ occuper la place sociale qu’il mérite. Le monde d’aujourd’hui a perdu sa verticalité, les tours sont tombées. La promesse …
Un bon surfeur est capable d’utiliser les courants pour se rendre au large, identifier et éviter les dangers, et trouver une lisibilité dans un environnement tumultueux. Surfer pourrait consister à organiser le chaos en proposant une trajectoire fluide. Le surfeur funambule est en équilibre instable. Ici le surf exige une présence absolue et silencieuse, le corps est à l’écoute, la décision est immédiate. Pas de possibilité de reporter à demain. Le surf célèbre ainsi la réconciliation de l’ordre et du désordre dans une composition de trajectoires. La vague gonfle, s’écrase bruyamment, se transforme en magma d’écume et disparaît. Surfer exige une attention de tous les instants, et une écoute d’un environnement complexe et aléatoire.
Dans les années 70 et 80 quelques surfeurs ont décidé de monter un petit business pour rester vivre à la plage. Le succès de ces Beach-Boys ne s’est pas longtemps fait attendre. Leur botte secrète aura été de gérer leur entreprise avec leurs valeurs et leurs convictions de surfeurs et de rester à l’écoute des surfeurs de la base.
En deux décennies, l’industrie des sports de glisse a créé plus des milliers d’emplois directs et indirects et générée plusieurs milliards de dollars. Ces entrepreneurs ont pu acquérir une forte crédibilité et préserver la fidélité de leur clientèle en étant à l’écoute d’une jeunesse dopée par des stratégies de marketing basées sur les valeurs cool et authentiques du surf. Ces entreprises du surf ont réussi ainsi à embrasser l’ensemble du champ des pratiquants en adoptant des stratégies performantes qu’il est intéressant de décrypter.
Il semble qu’un des éléments clef du succès des compagnies majeures des sports de glisse concerne leur capacité à créer un lien fort avec la base des surfeurs dans une relation peer to peer (individu à individu) leur permettant d’écouter leurs attentes et d’observer les nouvelles tendances. Ainsi ces entreprises ont su engager la base des pratiquants et ceux qui partagent les mêmes valeurs dans une relation de fidélité à long terme. Elles ont compris que leur marque se définit d’abord par ce qu’en disent les pratiquants. La valeur d’une marque appartient désormais au marché et non plus à la compagnie, même si la compagnie reste le support indispensable pour créer cette valeur. La marque dans ce sens vit en dehors de l’entreprise, non en son sein. Ce processus s’est d’autant accéléré que de nouveaux outils de communication sont apparus récemment sur la toile, emparés par une jeunesse en désir. Aujourd’hui, de nouvelles formes de sociabilités se dessinent, se composent, se décomposent, se recomposent sur la toile.
La crise sanitaire doublée d’une crise financière en 2020 pourrait inciter certaines entreprises à remonter des murs au sein de leur entreprise et à tenter de reprendre possession de leur marque. Mais celle-ci ne leur appartient plus depuis longtemps, notamment celles qui sont cotées en bourse. Leur cœur pourrait balancer du coté d’actionnaires inquiets sensibles aux chiffres plutôt que de prendre le pouls de la base des pratiquants authentiques. Le véritable danger se situe peut-être là. Une base plus éveillée, moins crédule et susceptible de se mobiliser pourrait leur reprocher de ne plus être en phase avec leurs valeurs annoncées et abandonner leurs premiers amours. On touche là aux aspects stratégiques intangibles des entreprises du surfwear. Avec la crise, le consommateur remet en question la valeur des marques. Déstabilisés par la récession, les clients sont en quête de nouveaux repères : plus que jamais ils rejettent le superflu, seules les valeurs sûres tirent leur épingle du jeu.
Reconnaître chacun dans sa singularité est une condition nécessaire de l’innovation et de la haute performance. Comment créer les conditions de son émergence au service de la performance des sportifs comme des organisations?
De profonds changements dans la nature de la technologie, des populations, et de la globalisation de l’économie ont impulsé une nouvelle dynamique et permis l’émergence de nouveaux modèles de production extrêmement puissants, basés essentiellement sur les notions de communautés, de collaboration et d’auto- organisation, plutôt que la hiérarchie et le contrôle.
LE MANAGEMENT : CLÉ DE LA RÉUSSITE D’UNE ENTREPRISE
Le succès d’une entreprise est toujours le résultat d’un travail collectif.
Le management d’équipe regroupe de nombreuses notions comme la délégation, l’efficacité de la mise en œuvre des idées, le soutien mutuel… Autant d’éléments – et bien davantage – que les chefs d’entreprises actuels et grands leaders se doivent de maîtriser pour assurer un avenir prometteur à leur entreprise dans un environnement particulièrement concurrentiel à travers tous les domaines d’activité.
La vision d’un entraîneur se résume souvent auprès du grand public à la partie émergée de l’Iceberg. L’apparence est trompeuse. L’entraîneur donne le sentiment de maitriser, d’être convaincu, … Le public écoute, attentif aux vérités que l’entraîneur démonstratif assène pour assoir son autorité et son leadership. Athlètes, médias, publics attendent impatiemment cette mise en scène avec comme objectif de rassurer et convaincre tout le monde. Mais l’entraîneur est aussi cet autre personnage, tapis dans l’ombre, qui a développé une sensibilité extrême à ses sportifs, à son staff, à son environnement, en alerte permanente pour envisager ce qui pourrait advenir mais dont il ne sait rien.
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